Voici le récit de mon accouchement pour Bibou:
Lundi 14 novembre 2016, veille de la grande pleine lune, des contractions douloureuses commencent à se manifester en fin d’après-midi. Le matin même j’ai pu observer « un bout du bouchon muqueux »?? Bref je sens que cela se prépare.
On passe à table vers 19h, les contractions douloureuses sont toujours là, je prend un bon dîner me disant qu’il faut que je prenne des forces! Le dîner terminé je m’occupe de Lapinou, le couche et le préviens que sa grande cousine va sûrement venir le garder cette nuit car petit frère va peut-être arriver. Lapinou semble autant impatient que moi! Je tchat un peu avec mes copines de la #teampipelettes leur disant que les contractions sont douloureuses mais que si ça se trouve c’est encore un faux travail! Par précaution je déconnecte, ne regarde pas « mariés au premier regard » et va m’allonger dans la chambre afin de me reposer. Car oui quand même j’avoue c’est la merde si j’accouche la nuit, avec le peu de sommeil que j’ai déjà ça va être tendu d’avoir des forces pour pousser! Avant cela j’observe de nouveau « le bouchon muqueux« ???
Les contractions sont bien présentes, je n’arrive pas à penser à autres choses, pour moi c’est le jour J! On préviens la cousine de l’Homme: pas trop tard car c’est son père qui la dépose donc tant qu’à faire autant qu’elle vienne à 22h et qu’on la ramène si jamais c’est une fausse alerte. Pendant qu’elle est sur le chemin je boucle ma valise, il manquait quelques trucs genre ma brosse à dents, mon reflex numérique, mon homéopathie… Elle arrive, les contractions sont gérables mais plus fortes, je souffle, je fais du ballon. Un peu excitée je sais, je sens que c’est le jour J! Je suis curieuse de savoir où en ai mon col. On décide donc de pas partir trop tard: Lapinou n’aimait pas les contractions dans mon ventre donc j’étais un peu inquiète pour Bibou et voulait être rassurée.
On se gare assez loin de la maternité pour avoir une place gratuite: au cas où on doit rester le lendemain c’est relou de payer, enfin surtout de venir payer le parking! L’Homme n’est pas hyper convaincue que j’arrive à marcher jusqu’à la mater! Mais si Monsieur j’y arriverai! Et j’y suis arrivée! Certes je me suis arrêtée une ou deux fois mais plus car j’étais essoufflée que paralysée par la douleur.
On se présente à l’accueil puis on se dirige tranquillement vers les salles de naissances. On passe devant une salle de naissance grise toute moche: j’espère ne pas avoir celle-là! On est accueilli par une sage-femme se nommant Dorothée (super hasard c’est elle qui m’a accouché pour Lapinou!!!). Elle prend mon dossier et m’invite à m’installer dans la salle de naissance toute moche que j’avais repéré! Beurkk je suis déçue elle est vraiment stressante cette chambre, ça commence mal!
La S-F m’examine le col: victoire je suis déjà à 5!! Je suis fière de moi et la S-F me dit que j’ai fais du bon boulot! Finger in the nose les 5 cm!! Allez on tient le bon bout pour un accouchement sans péri non? J’en avais parlé ICI que c’était mon souhait.
Elle me met sous monitoring pendant 2 heures!! Cela devait être qu’une heure mais laisse tomber pleins de mamans ont accouchés entre temps donc je me suis sentie un peu seule… En effet pendant ces 2 heures j’ai du gérer mes contractions allongées et ce n’était vraiment pas ce dont je rêvais!
Durant ces 2 heures je suis passée pas des phases étranges: j’ai été paniqué parfois, zen de temps en temps mais vraiment dans l’inconnu et agacée de rester allongée! L’homme a du supporter mes humeurs!! En plus les contractions serraient tellement ma vessie que j’ai du faire une pause pour aller aux WC!! C’était presque plus dur de me retenir de faire pipi que de gérer mes contractions LOL!!! J’avais aussi envie de vomir c’était horrible! J’ai horreur de cette sensation! J’ai appelé pour prévenir et une vieille infirmière m’a donné un tout petit haricot! Heureusement que je n’ai pas vomi sinon ça aurai largement dépassé!!
Bon du coup au bout de 2h elle me réexamine: je suis à 6 environ. Puis ensuite je lui parle de mes angoisses car j’ai besoin qu’elle me rassure. En effet je suis exténuée et j’ai peur de ne pas gérer la douleur vers la fin et j’ai aussi peur de la péridurale si je n’y arrive pas. Je sens que je perd pied à cause de la fatigue.
La sage-femme me rassure donc comme elle peut mais sans vraiment me rassurer pour la douleur à venir. Elle me félicite, trouve que je gère hyper bien la douleur à ce stade mais me prévient qu’effectivement elle sera plus intense et les contractions seront plus rapprochées quand le poche des eaux sera rompu. Personne ne peut prédire quand elle rompra mais elle me prévient sur ses conséquences. Ce n’était pas ce que je recherchait, elle a été honnête, mais je pense qu’en me disant cela ça m’a complètement démotivée. Je me suis sentie incapable d’y arriver, trop fatiguée, trop à bout de force! Il était environ 2h du matin et après des tonnes de nuits avec insomnies j’étais vraiment plus que KO et j’ai manqué de confiance en moi. J’ai voulu réfléchir en marchant dans les couloirs avec mon hommes. Lui qui, pourtant, n’était pas pour que j’accouche sans la péri, m’a encouragé comme il pouvait à continuer ainsi! Il a été super, m’a soutenu mais là aussi ce ne fut pas assez contre ma fatigue générale.
J’ai fais un peu de ballon mais je pleurais en même temps. Je pleurais de rage, de rage car je savais que j’allais craquer pour la péri, que ce n’était pas ce que je voulais et aussi j’avais peur de cette péri! En effet pour Lapinou j’avais gardé un mauvais souvenir de cette péridural: j’ai eu l’impression de tout sentir, j’ai fais un malaise vagal et Lapinou aussi n’avait pas trop supporté ce malaise. Bref j’étais dans un état second d’épuisement, de panique, de peur et de déception.
Mais je craque et demande la péri. Pas longtemps après l’anesthésiste était là pour la pose de la péridurale. La S-F aussi ainsi que l’infirmière très gentille qui s’occupait de moi. Ils me rassurent, me font rigoler (ça marche très bien chez moi!) et je suis donc en confiance. Je tremble de partout de peur mais je me calme petit à petit. L’anesthésiste fait la première anesthésie, elle est si petite et rapide que je reste zen. Il continue, cette fois-ci c’est la vrai de vrai! Je lui demande s’il est en train de la poser, il me répond positivement. Je suis super contente, contrairement à celle pour Lapinou je ne sens strictement rien! Je suis donc encore plus rassurée, fière de moi de ne pas m’évanouir, je tient le bon bout!
La pause de la péri est finit, je souffle enfin. Moi qui redoutais tant cela, c’est passé comme une lettre à la poste! Juste un peu déçue d’avoir craqué…
Je m’allonge sur le dos pour que la péri fasse bien effet sur les deux jambes. Et là, quand tout le monde part (y compris mon homme), je me sent partir! J’appelle en urgence l’infirmière qui, heureusement, arrive de suite! Elle me propose de m’allonger sur le côté, ouff ça va mieux! Réaction normale apparemment.
Il est environ 4h du mat’, je suis exténuée, je tremble de partout, je n’arrive pas à contrôler mon corps. Apparemment réaction normal de celui-ci vis-à-vis de la péri (on peut aussi avoir des démangeaisons apparemment: super!). Je suis à 8, les contractions sont fortes car on m’a percé la poche des eaux pour que le travail s’accélère. J’ai parfois envie de pousser. J’appelle la sage-femme, je suis à dilatation complète mais bébé est très haut…
Elle tente de ma faire faire des positions « acrobatiques » pour que bébé descende dans le bassin: les jambes en l’air. Allongée sur le dos, les jambes en l’air, je ne tient que 5 min même pas! Je suis exténuée, je n’y arrive pas je n’ai vraiment plus de force!! La sage-femme tente de me faire faire une autre position pour que bébé descende, idem, je n’y arrive pas, je suis vraiment HS, KO, incapable de puiser dans mes forces pour tenir! A ce moment, avec l’Homme, on oublie complètement ce qu’on a appris à l’haptonomie et qu’on aurait pu mettre en pratique sans que je me fatigue: dommage…
Elle tente de me faire pousser pour voir comment bébé agit et comment je pousse surtout. Apparemment je suis efficace :-). L’Homme m’a dit ensuite qu’il voyait Bibou descendre puis remonter à chaque poussées. Bref elle me fait pousser 3 fois: elle appelle sa collègue pour qu’on y aille! Ça y est on va voir notre bébé! Pas besoin de positions extravagantes, je pousse bien hi hi, je puisse ici mes dernières forces pour voir mon deuxième petit ange!
Je pousse quand on me le dit, ou quand je sens les contractions arriver. Ça n’a pas duré longtemps, peut-être 5 minutes environ. Je sentais tout (ce dont je voulais) sans trop souffrir. La sage-femme me dit de ne plus pousser! Je vois les cheveux de mon Bibou! Hâte de voir sa bouille!! L’Homme souhaite le sortir, comme pour Lapinou, et me le dépose sur le ventre. Il est 5h00 le 15 novembre 2016, il est beau!! Il est tout frais, sans marque, bien « démoulé », comme je ne pouvais l’imaginer! Je le réconforte, lui parle, cherche à le voir car je ne vois que son crâne maintenant. Nos regards se croisent et se recroisent. Nous faisons connaissance, je sens qu’il reconnait ma voix. Moi qui avait peur de ne pas aimer un autre petit garçon, je l’aime déjà tant! Tant d’amour qui était déjà là, pour lui.
Comme une évidence, j’ai un deuxième fils que j’aime plus que tout.
J’espère que le récit de mon accouchement t’a plu??
La suite (prénom, suites de couche…) au prochain rdv 😉
Mots d’maman
Il est magnifique ce récit !!! C’est pile La lecture dont j’avais besoin aujourd’hui… c’est une telle étape un accouchement !!!
Moi je trouve que tu as géré comme une pro!!!
Tu avais en tête quelque chose certes mais tu fais avec la vie quotidienne aussi.. ta fatigue dû aussi à ta vie avec un premier enfant, l’épuisement, les nuits…
Je pense que tu n’as pas craqué mais que tu as pris la décision qu’il fallait que tu prennes pour accueillir au mieux ton nouveau prince !!
Des bisouus
Merci beaucoup (pour tout) :-). Bisous ma belle!